Palestine me voilà : saison 1 épisode 8
Après notre départ de Hussein, nous voilà parti pour un e visite de la « ville prison », Qualquilya. Nous sommes reçus sur place par une association qui nous explique l’histoire de cette ville. Qualquilya est sur la ligne du tracée du mur. Une ville qu’ils ont encerclée avec le mur. Une ville ou il n’y a qu’une seule entrée, qu’une seule sortie pour les 45 000 habitant qui y vivent. Une ville qui était prospère et qui n’espérait qu’à s’agrandir mais le mur à tout détruit. Le chômage n’a cessé de s’accroître quand cette ville, qui comptait 80% de fermiers, s’est vue encerclée par le mur.
Ce qu’on nous y raconte là bas nous terrifie. Des enfants qui meurent au chekpoint car on ne les laisse pas passer, des enfants qui passent des heures au chek point avant de pouvoir, enfin se rendre à l’école, un réservoir d’eau spolié par israel..
Et le pire……l’éventuel projet (qui hélas ne m’étonne pas), que l’entrée et la sortie du camp ne se ferait plus comme on la voit maintenant mais se ferait sous terre, par un tunnel. C’est donc ça, on voudrait les réduire à n’être que des rats… les détester tant que même les voir serait insoutenable pour certains colons…
Je ne sais pas si aujourd’hui se projet a vu le jour mais j’ai le souvenir en tête de ce petit fermier avec sa maison au pied du mur qui avait l’air un peu hagard face à ce gigantesque mur qui lui avait volé ses terres.
Plus loin, en faisant le tour de la ville, nous rencontrons des mexicains en train de dessiner sur le mur. Ils sont venus jusqu’ici, eux aussi, pour soutenir la noble cause Palestinienne. Ils peignent des images choc, des images qui interpellent ; un olivier enchaîné, une main qui arrache le mur. On reste là à les regarder. Ils nous prêtent des marqueurs pour que nous aussi nous puissions laisser une trace..
Et puis, un soldat sorti de nulle part, au dessus du mur, nous crie de dégager..Nous faisons de mine de ne pas l’entendre et puis certains lui réponde que nous ne faisons rien de mal nous ne partirons pas.. le ton monte, leurs « get out !!! » devient agressif. Nous ne voulons pas que la situation s’aggrave alors nous partons.
Là, un contact nous apprend qu’une bombe vient d’exploser à l’autre bout du pays, à tel aviv et que les sanctions risquent de tomber rapidement.
Nous décidons, donc de rentrer sur Al qods. En chemin nos craintes se révèlent être exactes ; 3 enfants et 1 homme ont déjà été tués à Naplouse. Les check points volants se sont multipliés sur notre route. A celui de Qualandya, nous entendons des coups de feu.
Plus tard le long de la route, notre car est arrêté, les passeports vérifiés. Ils font descendre 2 jeunes hommes du car et nous ordonne de repartir sans eux.
Je me sens anéantie. Je suis là et pourtant je ne peux rien faire. J’aurai voulu hurler, leur crier dessus, leur cracher dessus a ces soldats rempli de haine mais je suis resté assise là paralysé par la situation.
C’était notre dernier jour de mission en Palestine.
Je ne ferais pas ici l’Apologie de guerre, de vengeance ni même de manifestation car je suis persuadé que cela ne fait, hélas, pas avancé les choses.
Une chose est sûre, je recommande à toutes personne, d’aller en Palestine, d’aller passer du temps avec les palestiniens, de comprendre leurs réactions, leurs vies, leurs ressenties. Ils ne demandent que ça…. Voir des gens s’intéresser à eux..
Ils n’appellent pas à une vengeance sanguinaire ( et pourtant ce serait les plus en droits de vouloir ça) mais aspire a vivre en paix sur leurs propre terres.
La saison 2 à suivre…….