Palestine me voià : Saison 1 Episode 7

Assalam 'alaykoum / Bonjour

Episode 7

Nous avons passé la nuit dans une école chrétienne pour enfants aveugles. A notre arrivée, dans le salon, ce matin là, les enfants entament l’hymne nationale. Avec les quelques notions que nous avons appris hier soir nous le chantonnons avec eux.. filisteen biladi, filisteen biladi, filisteen biladi !!!! Un hymne qui vous touche aux tripes tellement cet air les imprègne.

Nous rejoignons, plus tard, 2 paysans pour la cueillette des olives. Sur le chemin, en plein milieu, des énormes trous, creusés par les israéliens, pour dissuader les travailleurs de récolter leurs propres olives. Aberrant ! Nous continuons donc à pied, rien ne les arrête..

Une agréable matinée s’écoule, grimpés dans les oliviers. Nous discutons un peu avec les paysans. Rien ne change aux discours de tous ces gens.

Un des paysans nous explique qu’on lui a volé ces terres, qu’il lui en reste mais que pour rien au monde il ne les laisserait. Plutôt mourir pauvre que de vendre ces quelques parcelles de terre à israel.

L’autre nous raconte qu’il a perdu un de ses  fils âgé de 17 ans lors d’un raid israélien. Un autre fils est emprisonné depuis 3 longues années. Il nous explique, très ému, qu’il n’a presque plus de famille, qu’il a été chassé de chez lui et qu’aujourd’hui il vit dans le camp de réfugiés de dheisheih.

Dheisheih, camp où s’entassent environ 10 000 réfugiés sur à peine 1.5 kilometres carré de terre. Un bidonville. Bidonville que nous avons visité. Où les histoires sont les mêmes. Des parents agar d’avoir perdu leurs enfants, des familles affamés, dispersés, expulsés, détruites de l’intérieur. Face à cette femme, qui nous raconte son histoire ce jour là, je craque. Je ne peux pas, je ne peux plus entendre tout ça, c’est trop ! Je me lève et je sors. Consciente d’être misérable face à ce qu’elle subit chaque jour, je prends mon courage à deux mains et rentre à l’intérieure pour passer du temps avec elle et quelques uns de ses enfants.

Le soir, nous dormirons de nouveau à Beit Jala, pour repartir le lendemain vers Hussein.

Arrivé à Hussein, des paysans nous amènent dans leurs champs d’oliviers, situés à quelques mètres d’une colonie, juste une route nous sépare. La colonie est déserte en ce jour de shabbat, personne ne sort. Nous en profitons pour chanter dignement les quelques mots que nous avons retenu de l’hymne nationale et cela fais rire les paysans.

Après une courte cueillette dans ce village, Nous décidons de repartir pour Jérusalem. En attendant, les paysans et leurs familles, nous offrent le thé.

Une vieille dame nous regarde. Elle nous envie de pouvoir aller à Al Aqsa (terre sainte de l’Islam). Elle ne peut pas y aller. Elle n’est qu’à quelques kilomètres de Jérusalem mais elle est Palestinienne et cela fait que Jérusalem lui est interdit. Elle est triste de voir que nous arrivons du bout du monde et que nous y avons accès et pas elle.

J’aimerai l’emmener, qu’elle puisse voir la beauté d’Al Aqsa mais nous ne pouvons pas.

Notre taxi arrive et nous laissons, une fois de plus, des gens formidables derrière nous. J’espère que depuis ce jour, cette dame a pu voir Al Aqsa…

Dheisheih

Hussein